Paul Verlaine (1884): Antaño y hogaño
Traducción de Luis Martínez de Merlo
“Languidez”
A Georges Courteline.
Soy el Imperio en el fin de la decadencia
que mira cómo pasan grandes bárbaros blancos,
mientras compone acrósticos indolentes
con áureo estilo en que danza lánguido el solo
Solo en un denso hastío siente náuseas el alma.
Lejos, dicen, hay largos y sangrientos combates.
¡No poder, siendo débiles y de deseos lentos!
¡No querer florecer un poco esta existencia!
¡Oh, no querer, oh no poder morir un poco!
¡Ah, todo está bebido! Batilo!, ¿ya no ríes?
¡Ah, todo está bebido, comido! ¡Silencio!
Sólo, un poema un poco tonto que al fuego echamos,
solo un esclavo un poco juerguista que os descuida,
¡solo un aburrimiento, ¿de qué?, que os acongoja!
Versión original en francés
Paul Verlaine (1884): Jadis et naguére
“Langueur”
A Georges Courteline.
Je suis l'Empire à la fin de la décadence,
Qui regarde passer les grands Barbares blancs
En composant des acrostiches indolents
D'un style d'or où la langueur du soleil danse.
L'âme seulette a mal au coeur d'un ennui dense.
Là-bas on dit qu'il est de longs combats sanglants.
O n'y pouvoir, étant si faible aux voeux si lents,
O n'y vouloir fleurir un peu cette existence !
O n'y vouloir, ô n'y pouvoir mourir un peu !
Ah ! tout est bu ! Bathylle, as-tu fini de rire ?
Ah ! tout est bu, tout est mangé ! Plus rien à dire!
Seul, un poème un peu niais qu'on jette au feu,
Seul, un esclave un peu coureur qui vous néglige,
Seul, un ennui d'on ne sait quoi qui vous afflige!
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