Charles Baudelaire (1857): Las flores del mal
“LXVI – Los gatos”
Los amantes fervientes y
los austeros sabios,
adoran por igual, en la
estación senecta,
los dulces, recios
gatos, orgullo de la casa,
friolentos como ellos,
como ellos, sedentarios.
Amigos de la ciencia y
la voluptuosidad,
prefieren el silencio y
el horror de las tinieblas;
si su fiereza fuera
domable a servidumbre,
los fúnebres corceles
serían del Erebo.
Adoptan, pensativos, las
nobles actitudes
de las grandes esfinges
que esconden los desiertos,
entregadas a un sueño
que finge ser eterno.
Sus lomos fecundantes de
mágicos destellos
se llenan, y el oro,
como una fina arena
sus místicas pupilas en
átomos constela.
Versión en francés
“LXVI – Les
chats”
Les amoureux
fervents et les savants austères
Aiment
également, dans leur mûre saison,
Les chats
puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme
eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la
science et de la volupté
Ils
cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les
eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils
pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent
en songeant les nobles attitudes
Des grands
sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent
s'endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins
féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des
parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
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